mercredi 27 avril 2022

115./ SALVATORE ADAMO & ARNO : La Lettre d'Adamo... - Illustrations musicales : "En blue jeans et blouson de cuir" par Adamo & "Je ne veux pas être grand" par Arno & Adamo.

 


Arno mijn vriend,
Là nous ne comprenons pas ce que tu nous fais.
On sait que tu n’aimes pas trop les fausses sorties, mais il faut bien jouer le jeu… un peu quand même.
D’accord, mais celle-ci est un peu longue, trop longue. Allez ! Reviens, le public est debout et scande ton nom.
Arno ! Arno !
Mais tu ne reviens pas. Tu ne vas pas nous laisser comme ça.
On en veut encore.
On veut te voir encore avec tes cheveux ébouriffés au vent de la mer du Nord qui te suit partout.
On veut encore entendre ta voix rocailleuse, mais forte et profonde comme une corne de brume qui salue à chaque instant ton Ostende natale.
En fait, tu es un paquebot géant, impressionnant. Tu portes en toi tant d’hommes et tant de femmes avec leurs espoirs de bonheurs simples, leurs amours, belles ou déçues, leurs tristesses, leurs colères, leurs ras-le bol. Tu les rassures, tu leur donnes raison. Et ils savent que tu ne triches pas.
Tu les emmènes d’îles au trésor en ports d’attache. Tu mets le doigt sur leurs rêves. A leurs questions les plus banales et angoissées, tu leur offres les réponses les plus inspirées et inattendues, évidentes et réconfortantes à la fois, avec tendresse, empathie, bon sens, pertinence et truculence, sans jamais te prendre au sérieux. Et toujours dans la langue fleurie de cette planète où tu as vécu en petit prince depuis ton enfance, pour enfin devenir roi à ta
manière : roi des pourfendeurs de frime et d’hypocrisie.
Arno, notre Arno, on va finir par comprendre.
On sait que tu es à bout, que tu as tout donné, et même plus qu’il n’en fallait ; mais la scène, la scène Arno, c’est ta maison, c’est ton living, c’est là que tu te sens le mieux non ? C’est là que tu revis, que tu reçois tes amis, même sur les genoux, parce que cela te donne ta force et que c’est ton plus grand plaisir… et le nôtre.
C’est sur scène qu’éclatent avec ton talent tellement personnel et magnifique, ta générosité, ta bienveillance et bien entendu ta malice vis-à-vis des faiseurs d’histoires et des gens sans cœur et sans morale. C’est là que tu distribues tes mots d’amour et tes bras d’honneur.
Arno, mon ami, tes appels à la Saint-Valentin me manqueront à jamais. Qui d’autre que toi pourra encore me dire : "Je t’appelle pour te dire que je t’aime, mon chou à la crème" avec toute l’amitié, toute l’affection… et tout l’humour du monde.
Moi aussi je t’aime et je t’admire mon vaillant et irremplaçable ami.
Merci pour tout le bonheur que tu m’as offert, que tu nous as offert. Nous sommes des millions à pleurer devant une scène pour que tu reviennes nous en chanter encore une.
Mais qu’à cela ne tienne, on fermera les yeux, et tu seras avec nous, à notre guise, à chaque fois que le moral n’y sera plus.
Repose en paix.
Mes condoléances à tes enfants et à ta famille.
Salvatore et tous ceux qui t’aiment.








114./ ARNO : "Le bon dieu". Il s'agit de la reprise d'une chanson de Jacques Brel.


555./ MIRKO BANOVIC : 'Improvisation'.